dimanche 10 novembre 2013

Vanuatu - J5 - Tutuba, ma terre d'adoption !

5 Novembre : J'ai presque envie de ne rien écrire tellement Tutuba ça ne se décrit pas, ça se vit. Mais je suis vachement cool donc je vais une fois de plus vous bombarder !
Après les adieux à Kelvin (KeeeelvIIIIIIIIIn pour les intimes) et au chinese motel, direction Million Dollar Point pour un petit Palme-Masque-Tuba. Million Dollar Point, c'est le site où l'armée américaine a lâché nombre de blindés, de canons et de matos après la 2nde Guerre Mondiale. On l'appelle comme ça car c'est la somme qu'avaient dépensé les locaux pour racheter le matériel. En vain.
C'est aussi beau que gênant, ce tas de restes. 

Kelviiiiiiiin !  



















Nous partons ensuite en bateau avec Sarra qui nous emmène à Tutuba, dans son village : Vunasory. Arrivée en musique, on nous accueille à grands coups de colliers de fleurs, de coco ouverte... Je me sens déjà bien ici. 






















Tintin au Vanuatu !

Tabac local !


Suite à ça, les hommes tentent de nous apprendre à faire du feu. Si tu ne peux pas, tu ne te maries pas. Mais puisque les vanuatais sont cool, ils ont le droit de retenter tant qu'ils veulent ! Pour notre part, seul Olivier a réussi. En gros, on frotte un bout de bois contre un autre bout de bois dans lequel est creusé une petite fente. Ca fait de la fumée puis des petits tisons (moi j'ai fait de la fumée, ça a duré trois secondes, et j'avais plus de bras, j'ai arrêté et retenté 3 fois... En vain!). On prend les petits tisons, on les met dans de la coque de coco sèche, on secoue pour attiser, ça fume, fume beaucoup, fume vachement et brûle. Là on prend les feuilles séchées de palmiers et on les enflamme. Et hop ! 







L'arbre à tabou. On le pose croisé devant ce qui ne doit pas être touché, mangé ou devant les endroits interdits.
 Il est symbolisé sur le drapeau vanuatais, au centre de la corne de cochon sauvage (symbole de puissance et symbole des chefs). 


Après l'épreuve du feu, l'épreuve du lance-pierre. Eux sont incroyablement doués, moi un peu moins. Je voulais pas abîmer la canette de coca, c'est tout. Après de multiples tentatives et plus de 30 minutes d'admiration devant les types ultra rapides et précis, on part visiter l'école. 














120 élèves tout timides, Maxwell et Willy pour faire les cons, c'était puissant. On rencontre une des instits, on fait mumuz avec les sensitives et elle nous explique que pour  ne plus frapper les enfants, on utilise les sensitives comme punition. Ils doivent en toucher 10 pour qu'elles se rétractent, et attendre qu'elles se rouvrent toutes. J'avoue, c'est une bonne punition.
On prend rendez-vous pour le foot après la classe et on signe le livre d'or, à côté de la signature de Robert Pires, s'il vous plaît ! (enfin ici la question posée au français c'est : t'as déjà vu Zidane ?). 



















Tong d'enfant avec feuille de canabis. On a demandé à la population s'ils savaient ce que c'était, réponse : Non ! 



On part marcher, Maxwell nous explique le fonctionnement des fours à coprah (le truc marron autour des cocos, pas le poilu, le lisse), nous montre leurs plants de kava. Il nous montre aussi la pompe à eau puis on part manger... 







Découpage du Kava, non ce ne sont pas des frites ! 



Au repas : du cochon sauvage, du poulet, du boeuf, des brochettes, de la tomate, du riz, du pamplemousse vert, de la mangue, de la salade... Ca en devient gênant ! Et toujours ce fichu rouge Australien !
Je goûte le tabac local, mais dans une feuille à rouler, pas comme eux qui prennent les bouquins d'école et comme le dit Maxwell : Avec une petite préférence pour les cahiers de maths ! Je compatis. En tout cas, ça calme, ça me rappelle le Brésil... Trois taffes = ta voix descend de 10 tons je pense, et tes poumons font 4 kgs de plus.
On passe l'après-midi à glandouiller, papoter, les écouter jouer, tout ça tout ça. Un rythme à la cool.
















Le poulailler du village !

Ismaël, je l'aurais bien ramené celui là !

Baston de bouteille d'eau ! 

On  part comme promis faire un foot. Ici, pas de buts (c'est le seul endroit où j'ai vu jouer comme ça, autrement ils font des buts en bambous) : un poteau, et faut le toucher! 









A deux doigts d'exploser mon appareil ! 
Après ça, départ en bateau faire un petit coup de PMT. Pas mal de corail, belle profondeur, c'est cool ! Sarra me prend sous son aile, il part, plonge, me ramène des trucs en tout genre et me fait la blague du beau coquillage qui en fait abrite une grosse bête ! Adorable ce garçon ! J'attend les photos d'Olivier !
Puis retour au village, on boit le kava. Vraiment bon celui là ! On trinque (Hemondui !!) au départ d'Olivier, Nina et Julien. Moi je reste avec les hommes de Tutuba, on discute société actuelle, on boit du kava, on parle de la non-obligation d'être marié pour avoir des enfants (ce qui est pratiqué malgré la forte présence de catholique, d'évangélistes, de pentecôtistes, et de toutes les branches de la chrétienté etc), on boit du kava, on rigole, on boit du kava... Bref, c'est détendu et bonne ambiance !

On passe l'eau sur le kava broyé, on garde ce qu'il y a dans le seau... 

... et on envoie les restes en Calédo ! 









Le hachoir à kava... 









On finit par nous faire rebosser : tissage ! Ca déconne pas. Je fabrique donc mon panier, Nina également, sous le regard envieux des mecs qui n'ont pas le droit de le faire ! Eux, ils ont le droit de chasser le cochon sauvage et ainsi devenir chef, faut pas pousser ! 














Puis encore un peu de vie quotidienne, tranquille ! Fin de journée et début de nuit à boire du kava et à papoter... 
Je vais ensuite manger avec la mère de Sarra, qui aimerait bien que je devienne la femme de son adorable gosse. Le souci, c'est qu'ici, on ne sait jamais trop l'âge des gens. Ils hésitent quand on leur demande, et pour ce qui est de mon éventuel futur mari, il a 16 ans environ selon lui, 18 environ selon sa mère. Personnellement, je lui donnerai une petite 20aine. Chacun son truc.
Je rencontre ensuite François qui a vécu en NC. Il regrette de ne pas avoir fait son service militaire en France, il m'explique également que lui ne voulait pas l'indépendance du Vanuatu, comme beaucoup d'autres. Seulement, lorsque l'armée française est venue mettre de l'ordre pour stopper les affrontements, les indépendantistes ont fait venir des hommes de Papouasie Nouvelle-Guinée et qu'il y a eu de nombreux massacres. La France se serait alors retirée lorsque les anglais ont lâché l'affaire. On discute kanakie etc, je lui raconte la blague du vanuatais et de l'australien (je vous la raconterai sur demande), et il le prend bien !
La fatigue et le kava se font sentir, je vais donc faire la bagarre avec les blattes aux "toilettes" puis part me coucher dans la maison de Tom. 



Ma chambre ! 


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